Présidentielle 2024 - Une élection, plusieurs équations

Election présidentielle de 2024- Une équation et plusieurs inconnues

Aura-t-elle lieu à date échue, le 25 Février 2024 dans un calme absolu, sans grandes contestations, ni remous et de la manière la plus satisfaisante ? Sera-t-elle transparente, régulière, démocratique, apaisée ? Mettre-t-elle en jeu les acteurs pressentis ou nous réservera-t-elle la surprise peu imaginée de voir écarter de la joute les ténors que compose le quatuor Macky Sall, Ousmane Sonko, Karim Wade et Khalifa Sall ?

Seront-elles repoussées à la faveur d’évènements exceptionnels ne laissant nul autre choix que celui-là, ou plutôt dans un bel élan consensuel, qui serait consécutif à des accords unanimes, à tout le moins largement partagés par les acteurs politiques, les institutions de la République et les citoyens sénégalais.

Que de questions pour une élection présidentielle d‘importance à nulle autre égale, car survenant à un moment où le Sénégal se trouve placé à la croisée des chemins, son destin tenant à un fil si ténu qui relie le bout de l’évolution à un bout et celui de l’abîme à l’autre.
L’élection présidentielle de 2024 qui devrait consacrer la longue tradition démocratique d’un des rares pays africains où l’alternance démocratique issue de la voie des urnes est devenue usuelle, semble plutôt emprunter la pente du retour des vieux démons tropicaux, qui hantent son présent où coups de forces et antagonismes politiques sur fond de misère sociale ont fini d’instaurer crises et instabilités.

L’élection présidentielle de 2024 se présente ainsi en scrutin à plusieurs équations complexes et difficilement solubles. Ou plutôt en équation à plusieurs inconnues, tant glissantes et liquides sont les interrogations sans réponses fermes et rassurantes qu’elle suscite.

Ainsi s’interrogerait l’un qui se demande si une loi d’amnistie, inspirée ou « décidée » par le Président Macky Sall serait finalisée à temps pour mettre en jeu Karim Wade et Khalifa Sall et ce faisant, affaiblir un éventuel autre prétendant gênant.
Un autre épiloguerait sur la figure du candidat de la majorité présidentielle et de l’harmonie au sein de celle-ci, traversée par quelques frémissements.

Si de façon quasi muette mais en fait très parlante, la candidature du leader de l’APR et patron de la coalition au pouvoir, Macky Sall, Président de la République est visible comme le nez au milieu du visage, quelques facteurs non maîtrisées planent sur l’effectivité ou la faisabilité de ce que nombre de sénégalais voire au-delà considèrent comme une troisième candidature, celle de trop. Celle du Wakh Wakhet.

Dans cette majorité présidentielle, Idrissa Seck, des franges non négligeables du Parti Socialiste et de l’Alliance des Forces de Progrès ouvrent les vannes de la dissidence, préparant leur dernier combat politique. En face, Ousmane Sonko, du haut de son statut de tête de file de la coalition Yeewu Askan Wi et de son parti Pastef a fini d’enfiler ses habits de Chef de l’opposition sénégalaise, adulé des foules, et résolument radical dans la réalisation de son projet.

Sortira-t-il indemne, en dépit de sa popularité grandissante des griffes de la justice et des procès qui chahutent sa marche forcée vers le pouvoir? En définitive, 2024 pose plus de questions que de bribes de certitudes quant à la prochaine élection présidentielle prévue le 25 février 2024. Les semaines et mois qui nous séparent de la fin de 2023 nous éclaireront sans aucun doute.

Abdoulaye Fofana SECK

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2023, une année charnière !

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