Abdou Diouf à 88 ans : Une Rétrospective d’un Parcours d’Exception
Abdou Diouf, né le 7 septembre 1935 à Louga, au Sénégal, a eu un parcours politique et professionnel notable. Il a occupé diverses fonctions tout au long de sa carrière.
Originaire de Louga, il a grandi dans un environnement où la politique avait une influence marquée, notamment grâce à sa tante Toutane Basse, une militante senghoriste. Ses premiers pas dans le domaine politique ont eu lieu au lycée Faidherbe à Saint-Louis, où il a été témoin de la rivalité entre le BDS de Senghor et la SFIO de Lamine Guèye.
Après avoir obtenu son baccalauréat en 1955, Diouf a déménagé à Dakar pour étudier le droit à l’Institut des Hautes Études, qui est devenu l’Université de Dakar en 1957. Pendant ses études, il s’est engagé dans des associations scolaires et universitaires et a été actif dans le contexte de l’africanisation des cadres après l’adoption de la loi-cadre de 1956.
En 1960, après avoir passé le concours pour l’École de la France d’Outre-Mer à Paris, il est revenu au Sénégal et a travaillé en tant qu’adjoint de Jean Collin au secrétariat général du gouvernement. Il a également été gouverneur du Sine et Saloum à un jeune âge, où il a suscité de la méfiance en raison de sa jeunesse.
Sa carrière politique a pris de l’ampleur lorsque le président Senghor l’a nommé directeur de cabinet aux Affaires étrangères en 1962, puis directeur de cabinet à la présidence en 1963, suite à la nouvelle Constitution de 1963.
En tant que directeur de cabinet et plus tard secrétaire général de la présidence, Diouf s’est occupé des affaires diplomatiques, des relations avec les leaders religieux et de l’organisation du Festival mondial des arts nègres en 1966.
En 1970, il est devenu Premier ministre, poste qu’il a occupé jusqu’au départ de Senghor de la présidence en 1980. En tant que Premier ministre, il a géré des questions importantes telles que le nouveau Code de la famille (1972) et a eu des relations parfois tendues avec certains chefs religieux.
La transition du pouvoir à Diouf le 31 décembre 1980 a été minutieusement préparée par Senghor, mais elle a été le sujet de tensions au sein du Parti Socialiste. Diouf a continué à cumuler les fonctions de président de la République et de secrétaire général du parti.
https://youtu.be/jtLsK9MpcG0?si=lHB89I_k_Lj7rJmy
(Retour sur la prestation de serment de Abdou Diouf en 1981)
Sous sa présidence, le Sénégal a connu des évolutions significatives, dont le retour au multipartisme intégral, la libéralisation des médias, la réconciliation avec Cheikh Anta Diop et une partie de la gauche, les Etats Généraux de l’Education, mais aussi des défis tels que le conflit en Casamance, la tentative de Confédération de Sénégambie avec la Gambie, le plan d’ajustement structurel, les crises électorales, les interventions militaires en Gambie et en Guinée-Bissau, ainsi que la dévaluation du franc CFA en 1994.
En 2000, Diouf a concédé sa défaite aux élections présidentielles, marquant ainsi la première alternance démocratique au Sénégal indépendant.
Après sa retraite de la vie politique sénégalaise, il est devenu Secrétaire Général de l’Organisation Internationale de la Francophonie en 2003, un poste qu’il a occupé jusqu’en 2015. Marié à Elisabeth Diouf depuis 1963, ils ont eu quatre enfants : Pedro, Habib, Fabienne et Yacine.
