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Fièvre de la Vallée du Rift : l’État renforce la riposte face à la progression de l’épidémie

Une propagation qui préoccupe au plus haut niveau. Depuis la détection du premier cas, le 20 septembre 2025, dans la région de Saint-Louis, la fièvre de la Vallée du Rift continue de s’étendre. À ce jour, cette maladie zoonotique a déjà infecté 258 personnes, dont 192 sont guéries, tandis que 21 décès ont été enregistrés.

Face à cette situation, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy, a animé une conférence de presse ce lundi 20 octobre, afin de faire le point sur l’évolution de l’épidémie. Il a également présenté les principales mesures prises par le gouvernement, en collaboration avec ses partenaires, pour freiner la propagation du virus, tout en appelant la population à la vigilance et à la prévention.

« Il ne s’agit pas d’une maladie à transmission interhumaine »

Dès l’entame de son intervention, le Dr Ibrahima Sy a tenu à rassurer :

« Il est important de préciser que nous ne sommes pas face à une maladie à transmission interhumaine. Ce n’est pas comme la Covid ou d’autres maladies pouvant se transmettre de personne à personne. La fièvre de la Vallée du Rift se transmet soit par la piqûre de moustique, soit par le contact direct avec des animaux infectés ou leurs produits. »

Les équipes techniques ont en effet identifié plusieurs espèces de moustiques, dont le Culex, particulièrement présent dans la région de Saint-Louis, confirmant ainsi l’origine vectorielle de la maladie.

Cette fièvre, à l’interface entre la santé humaine, animale et environnementale, touche actuellement six des quatorze régions du pays, avec une concentration plus marquée dans le Nord.

Des mesures de riposte multisectorielles

Pour contenir la progression du virus, le gouvernement a adopté une approche multisectorielle et coordonnée, impliquant tous les niveaux — du national au local.

« Les comités de gestion des épidémies ont été activés sur tout le territoire pour assurer la coordination des interventions », a précisé le ministre.

Sur le plan médical, les malades bénéficient d’une prise en charge adaptée : hospitalisation des cas graves et suivi à domicile pour les cas légers. Le dispositif a été renforcé grâce à une dotation en équipements médicaux de 139,9 millions F CFA, répartis entre l’hôpital régional de Saint-Louis (104 millions) et celui de Richard-Toll (35,8 millions).

Concernant la santé animale, une campagne de vaccination du bétail, notamment des petits ruminants, a été lancée afin de briser le cycle de transmission.

« Tant que le virus circule chez les animaux, il reste difficile d’interrompre complètement la chaîne de contamination », a souligné le ministre.

Une autre action majeure concerne la lutte antivectorielle. Les services compétents ont entrepris la localisation et la destruction des gîtes larvaires, parfois à l’aide de drones. Parallèlement, une campagne de communication de proximité est menée en langues locales, dans les marchés, villages et zones pastorales, pour informer et sensibiliser les populations.

Vigilance et comportements responsables

Malgré des signes d’amélioration, le ministre appelle à la prudence et à la responsabilité citoyenne.

« Nous invitons chacun à adopter les bons comportements : éviter le contact avec les animaux malades ou morts, signaler rapidement tout cas suspect ou tout avortement chez le bétail, et utiliser les moustiquaires imprégnées », a-t-il recommandé.

Selon le ministère, la distribution massive de moustiquaires dans certaines zones, notamment à Saint-Louis, a déjà permis une baisse significative des cas.

Chez les animaux, les signes d’alerte sont les avortements, ballonnements et sécrétions nasales. En présence de tels symptômes, les autorités exhortent à alerter immédiatement les services vétérinaires. L’assainissement du cadre de vie reste également un levier essentiel dans la lutte contre l’épidémie.

Enfin, le ministre a déconseillé l’automédication en cas de fièvre ou de symptômes suspects :

« Il faut se rendre dans une structure de santé. Certains anti-inflammatoires peuvent aggraver la situation. Seul le personnel médical est habilité à prescrire le traitement approprié. »

Une mobilisation nationale continue

Entre actions médicales, campagnes de sensibilisation et coopération intersectorielle, le Sénégal entend maintenir une transparence totale dans la gestion de cette crise sanitaire. Le gouvernement, à travers le ministère de la Santé, réaffirme son engagement à protéger les populations et à endiguer la propagation de la fièvre de la Vallée du Rift.

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