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TOUBA, L’EXPANSION ÉCONOMIQUE D’UNE CITÉ RELIGIEUSE

Le Grand Magal de Touba n’est plus seulement la célébration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba.
De plus en plus, cette fête religieuse tend à devenir un rendez-vous qui prend les contours d’un évènement
éminemment économique qui brasse des dizaines de milliards de francs CFA en l’espace de deux semaines.
Au-delà du Magal, la cité religieuse de Touba, est en train de se positionner comme un pôle économique
émergent avec, non plus seulement des commerces, mais aussi et surtout des unités de production
économique, des structures de prestations de services de toutes sortes. Sans compter l’énorme programme de réalisation d’infrastructures structurantes devant booster davantage l’économie locale.
La communauté mouride est singulièrement marquée par son dynamisme économique avec comme vecteur directeur, la foi en Cheikh Ahmadou Bamba, le Fondateur du Mouridisme.
Le Grand Magal de Touba est devenu une véritable foire aux affaires. Une affluence cumulée, sur les trois
jours du Magal, estimée entre 3 et 4 millions de personnes. Des fidèles prêts à toutes les dépenses utiles,
pourvu que les hôtes du jour soient satisfaits du fameux «Berndé» qui est une expression de la Téranga
sénégalaise. Un Dahira comme le Hizbut Tarquiyyah prévoit chaque année un «Budget Magal» de plus d’un milliard FCFA.
Une à deux semaines avant le Magal, la plupart des entreprises commerciales du pays prennent d’assaut la
cité religieuse de Touba, pour la promotion de leurs produits et services, fidéliser la clientèle antérieure et en conquérir d’autres. Tous les moyens sont bons pour marquer sa présence.
Deuxième ville du pays, après Dakar, du point de vue démographique, Touba est aussi la deuxième place
financière. Il n’y a pas une seule banque, ni le moindre établissement financier, qui ne dispose pas d’une
agence dans la ville sainte. Dès l’entrée de la ville, en provenance de Mbacké, l’agence de la Banque
Islamique du Sénégal (BIS) est visible sur l’avenue principale qui longe le quartier de Darou Miname. A
seulement 100 mètres de là, en allant vers la Grande Mosquée, se trouve l’agence de la toute première
banque établie dans la ville sainte, la CBAO (ex BIAO), Ecobank, la BICIS, la SGBS, Coris bank, Banque
Atlantique, Banque Agricole et d’autres établissements bancaires, disposent également, chacun, d’une
agence à quelques endroits stratégiques de la ville sainte.

Le tout sur un rayon d’un kilomètre à peine.

«Touba est désormais une place forte du secteur bancaire au Sénégal, comme en atteste la présence de toutes banques opérant dans notre pays», selon le Directeur général de Coris bank, Ibrahima Fall, un banquier compétent, brillant, rigoureux et entreprenant. Un disciple de Serigne Touba Khadimou Rassoul, connu pour sa discrétion, sa simplicité, son effacement et son humilité.
Touba demeure et reste fidèle à sa vocation première ; celle d’une cité profondément religieuse. Du minaret
de la Grande Mosquée à la centaine de lieux de prières disséminés partout dans la ville, jusqu’à l’architecture arabe qui donne un décor uniforme à l’habitat, tout respire et renvoie à l’Islam. Toutefois, les
signes d’une expansion économique sont tout aussi perceptibles.
Dans la capitale du Mouridisme, c’est la religion qui tire l’activité économique. A Touba la Sainte, ferveur
religieuse rime avec culte du travail conformément aux enseignements de Serigne Touba Khadimou Rassoul dont le précieux legs est aujourd’hui entre les mains de Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, un homme de Dieu, un régulateur social, un pacificateur hors pair.

Abdoulaye Fofana SECK

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