Objet politique non ou peu identifié lorsqu’en 2014, il fit irruption dans le landerneau politique sénégalais, Ousmane Sonko a réussi l’exceptionnelle prouesse de se hisser au sommet de cette difficile pyramide où trônent les leaders majeurs qui dictent le tempo et conditionnent la température politique

Que de chemins parcourus par le petit-fils d’Arfang Bassire Sonko, qui comme nombre de sénégalais est un archétype du creuset national, fusion des quatre coins du Sénégal et pouvant revendiquer une ascendance sérère, peulh, djola, voire wolof.

L’enfant de Khombole, Sébikotane, Thiès, Ziguinchor et Bassire aura gravi, en surdoué précoce les marches de l’ascension politique pour occuper la posture bien convoitée et enviée de leader de l’opposition et de potentiel aspirant à conduire les destinées du Sénégal.

Sa précocité et son rapide positionnement sur l’échiquier politique sont à bien des égards similaires à ceux d’un certain Macky Sall, qui entre 2008 et 2012 a écarté tous les obstacles qui se sont dressés sur son chemin d’or menant au Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor.

Ousmane Sonko devra bien parcourir son chemin de croix, parsemé par mille embûches pour réaliser son « projet ». Il lui faudra bien sortir de l’engrenage inextricable d’une procédure judiciaire longue et couteuse à tous points de vue qu’il a tôt fait de classer dans la catégorie des complots politiques.

Le dénouement des affaires Prodac et Sweet beauté seront pour lui l’ouverture vers la géhenne d’une inéligibilité consécutive à une condamnation pour faits de diffamation ou de crime de viol ou a contrario l’accès à la félicité par la participation à la Présidentielle de 2024, avec l’assurance affichée d’en sortir victorieux sur les cendres du « système » qu’il aura mis à terre, appuyé par une jeunesse quasi « mystiquement rangée à sa cause ».

Le ralliement à sa personne de compagnons et d’alliés politiques au sein de Yewwi askan wi et en deçà seront un autre paramètre à l’équation politique que devra résoudre Ousmane Sonko pour décrypter son avenir politique avec confiance et sérénité.
La pacification de son rapport avec l’extérieur, dans un contexte sous régional trouble sera sans nul doute un indicateur de son acceptabilité tant avec les Chefs d’Etat de l’espace sous régional, qu’avec des pays dont le poids pèse sur le cours des évènements pour ne pas dire le présent et l’avenir du pays de la Téranga.

Les éléments de langage soigneusement déclinés lors de son passage à RFI et France 24, inclinent à penser qu’un certain réajustement est en train de s’opérer entre Sonko et les hautes autorités françaises.

Tout en affichant son panafricanisme agissant, s’emparant sans trembler du flambeau de Thomas Sankara qu’il revendique sans complexe, Ousmane Sonko n’en reste pas moins bien éloigné de l’idéologie marxiste de l’icône burkinabé, son ancrage étant plus proche du centre-gauche teinté de nationalisme que du socialisme marxiste. Ajuster tout cela à l’assainissement de ses rapports avec les grands guides et chefs religieux sénégalais s’avère être un autre chantier majeur pour l’aspirant à la magistrature suprême.

Sans céder à la météorologie politique dont raffolent si bien les sénégalais, il est raisonnable d’augurer que Ousmane Sonko figurera dans le peloton de tête des femmes et des hommes qui font et pourraient faire le Sénégal d’aujourd’hui et de demain.

In fine, les douze prochains mois qui séparent le Sénégal de l’élection du Président de cette République singulière par ses atouts et ses atours, seront décisifs et palpitants.Les choix opérés par le Président Macky Sall en imprimeront la cadence, si le temps, le cours des évènements et la main de Dieu en décident ainsi.