#A la une #Actualité

Bougane en garde à vue : ses avocats parlent d’expression d’une violence d’État

Le leader de Guem Sa Bopp, Bougane Gueye Dany, va passer la nuit entre les mains de la justice, suite à la décision des enquêteurs de le placer en garde à vue après sa convocation suivie de son audition dans les locaux de la cybercriminalité.

Selon Me Amadou Sall, un de ses avocats, les enquêteurs lui reprochent des faits de « diffamation » et de « diffusion de fausses nouvelles ». Dans une déclaration faite à l’issue des auditions, il a rassuré que « les questions, pour l’essentiel, tournaient autour de la déclaration du Premier ministre Ousmane Sonko sur des chiffres qui étaient falsifiés ». Il a démontré que ce sont les chiffres d’Ousmane Sonko qui n’étaient pas bons et qu’ils contredisaient ceux de la Cour des comptes et de la déclaration du représentant résident du FMI. Et que tous les chiffres publiés par le gouvernement précédent sont des chiffres produits par ses propres collaborateurs, aujourd’hui directeur de cabinet et ministre des Finances. Ce sont ces fonctionnaires qui ont fait ce chiffre et Bougane n’a fait que le rappeler », a indiqué Me Sall.

A l’en croire, son client a apporté des réponses « avec beaucoup de clarté ». D’où sa conviction que « l’arrêter aujourd’hui, l’interpeller et le garder à vue, c’est l’expression d’une violence ultime d’État ». Aux yeux du leader de Guem Sa Bopp, selon Me Sall, « le président Sonko manque de courage pour pouvoir l’affronter et utilise aujourd’hui les rouages de l’État, qui est devenu un état policier, un État autoritaire qui ne respecte ni sa vertu, ni sa signature, ni sa parole ». Pour l’avocat, son client « ne mérite pas d’avoir été entendu, ni d’être gardé ; par contre, il ne mérite qu’une seule chose : recouvrer sa liberté, aller aux élections législatives et espérer battre le tandem Sonko et ses acolytes ». Selon Amadou Sall, la seconde infraction retenue contre son client porte sur la diffusion de fausses nouvelles. Mais, fait-il savoir, « on ne sait pas quelle est la nouvelle fausse qui a été diffusée, parce que de tout ce que Bougane a dit, il n’y a absolument aucune fausse nouvelle ». A l’en croire, « il ne résulte absolument aucun indice d’une quelconque diffusion de fausse nouvelle ». Un constat qui l’a encouragé à dire que « nous venons d’assister à un événement qui fait peur parce que venant de la part d’un État ».

Bougane Gueye Dany en garde à vue : révélations sur une audition tendue

Auparavant, à son arrivée au siège de la cybercriminalité, Bougane, accompagné de militants et de son équipe d’avocats, a exprimé sa confiance en la justice. « Nous devons garder notre calme et faire preuve de sagesse », a-t-il déclaré. Après plusieurs heures d’audition, il a été placé en garde à vue, suscitant l’inquiétude de ses partisans. L’audition de Bougane a été particulièrement tendue, marquée par des questions subtilement orientées sur ses récentes déclarations à l’encontre d’Ousmane Sonko et ses réponses tout aussi tranchantes, selon nos sources. Par exemple, lorsqu’un enquêteur lui demande pourquoi il traite Sonko de menteur, il rétorque : « Vous indignez-vous lorsque Sonko traite Macky Sall de menteur ? ». Quand on l’interroge sur ses propos qui pourraient faire fuir les bailleurs, il réplique que c’est plutôt Sonko qui risque de les faire fuir en décrivant une situation des finances publiques préoccupante.

D’ailleurs, s’agissant des accusations de Sonko sur la falsification des données budgétaires, Bougane a réaffirmé que les chiffres transmis par Cheikh Diba, ancien directeur de la programmation budgétaire, sont véridiques. À en croire nos sources, il estime que si Sonko affirme que ces chiffres sont faux, cela remet en cause l’intégrité de l’État. Concernant l’état des lieux sur le plan financier, le président de *Guem Sa Bopp* a souligné que la Cour des comptes est en train de certifier ces données. « Si ces données sont falsifiées, cela met en danger notre République », a-t-il averti. En se référant à un rapport de la Cour des comptes publié en août 2022, Bougane a insisté sur le fait que les accusations de Sonko vont à l’encontre des résultats de l’audit financier de la dette publique, soulignant que le rapport de conformité de 2022 a été certifié et publié.

Bougane a également contesté la crédibilité des accusations de Sonko, qui a récemment insinué que des fonctionnaires ont manipulé des données économiques pendant des années. Il a mis en lumière l’impact potentiel de ces accusations sur la confiance des partenaires financiers du Sénégal. « Depuis ces déclarations, l’image du Sénégal a été gravement ternie », a-t-il dit, évoquant l’emprunt obligataire émis récemment à des taux d’intérêt plus élevés que d’habitude, atteignant 6,5 % au lieu du taux habituel de 5 %. « Ces déclarations ont des conséquences réelles sur notre économie », a-t-il ajouté.

Actuellement, Bougane Gueye Dany est en garde à vue au commissariat de Plateau. Sa situation soulève des questions quant aux procédures judiciaires, car sa convocation ne repose ni sur une plainte formelle ni sur une auto-saisine du procureur. « Je n’ai été interrogé que sur des accusations de diffamation, d’injures et d’offenses », a-t-il déclaré, ajoutant qu’aucune question pertinente n’a été posée sur la diffusion de fausses nouvelles, ce qui l’a conduit à ne pas signer le procès-verbal. À l’extérieur du commissariat, les partisans de Bougane s’organisent pour exprimer leur soutien, préoccupés par les implications de cette situation sur le paysage politique du Sénégal. La tension est palpable alors que le pays se prépare à des élections cruciales, et que les accusations d’un camp ciblent les fondements mêmes de l’État.

VoxPopuli

Bougane en garde à vue : ses avocats parlent d’expression d’une violence d’État

Sadio Mané ne tarit pas d’éloges sur

Bougane en garde à vue : ses avocats parlent d’expression d’une violence d’État

URGENT : Kader Dia, Yérim Seck et

Leave a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *