Alliance des États du Sahel (AES) : Le Mali, le Burkina et le Niger signent la charte du Liptako-Gourma
Les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont conclu samedi un accord sous forme de charte établissant une alliance défensive. Les délégations ministérielles des trois pays ont fait cette annonce à Bamako, la capitale du Mali.
Cette charte, baptisée « Charte du Liptako-Gourma », crée l' »Alliance des États du Sahel » (AES), selon une publication du chef de la junte malienne, Assimi Goita, sur une plateforme similaire à l’ancien Twitter. L’objectif de cette alliance est de mettre en place une structure de défense collective et d’assistance mutuelle.
L’article 6 de la charte stipule que toute atteinte à la souveraineté ou à l’intégrité territoriale d’un ou plusieurs des États signataires sera considérée comme une agression contre les autres parties, engageant ainsi une obligation d’assistance et de secours, y compris le recours à la force armée, pour rétablir et maintenir la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance.
Depuis le coup d’État survenu au Niger le 26 juillet, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) maintient une position constante, exigeant que les autorités militaires rétablissent immédiatement l’ordre constitutionnel en libérant le président déchu Mohamed Bazoum et en le réinstallant dans ses fonctions. L’organisation ouest-africaine a également brandi la menace d’une intervention militaire et a imposé d’importantes sanctions économiques au Niger.
Cependant, le Burkina Faso et le Mali estiment qu’une opération militaire contre leur pays serait une « agression illégale et insensée » et ont promis de réagir immédiatement à toute attaque.
Le ministre de la Défense du Mali, Abdoulaye Diop, a déclaré aux journalistes que cette alliance visait à coordonner les efforts militaires et économiques entre les trois pays, avec pour priorité la lutte contre le terrorisme.
La région du Liptako-Gourma, qui englobe les frontières du Mali, du Burkina Faso et du Niger, a été fortement affectée par le jihadisme au cours des dernières années. Le Mali et le Burkina Faso, dirigés par des gouvernements militaires issus de coups d’État en 2020 et 2022, avaient rapidement exprimé leur solidarité envers les généraux au pouvoir à Niamey après le coup d’État du 26 juillet.
Ces généraux refusent de libérer le président déchu Mohamed Bazoum, qu’ils accusent de « haute trahison ». Depuis le 26 juillet, une série d’attaques jihadistes au Niger a fait plus d’une centaine de morts, dont la moitié étaient des civils.
L' »Alliance Sahel » regroupe plusieurs pays et institutions internationales, dont la France, l’Allemagne et les États-Unis, qui ont suspendu leurs programmes d’aide au Niger.