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Crise à l’Est de la RDC : plus de 400 personnalités interpellent l’ONU sur la persécution des Tutsis congolais

La situation à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) suscite une inquiétude croissante au sein de la communauté internationale. Face à la persécution des Tutsi congolais et à l’exacerbation des tensions ethniques, plus de 400 personnalités issues de plus de 50 pays ont consigné une lettre adressée au Secrétaire général des Nations Unies.

Parmi ces signataires figurent des écrivains, artistes, hommes d’État, journalistes, représentants religieux, survivants de génocide, chercheurs et universitaires de renommée mondiale. Leur objectif : briser le silence et alerter l’ONU sur l’urgence d’une action concrète pour prévenir un génocide et instaurer une paix durable.

Une mobilisation sans précédent de figures intellectuelles et politiques

La lettre rassemble des personnalités influentes issues de divers horizons. Parmi elles, des scientifiques de renom tels que le professeur indien Bibhuran Nayak, médaillé d’or en sciences géologiques, le professeur brésilien Carlos F.O. Graeff, le professeur Josias Semujanga, membre de la Société royale du Canada, ainsi que Jean-Pierre Karegeye, Directeur du Centre pluridisciplinaire sur le génocide. La présidente de l’Université américaine de Bulgarie, Dr. Margee Ensign, ainsi que des historiens spécialistes des Grands Lacs africains, tels que Vincent Duclert et Jean-Pierre Chrétien, ont également apporté leur soutien.

L’appel est renforcé par la participation d’écrivains de renom, notamment Boubacar Boris Diop, lauréat du Prix international de littérature Neustadt 2022, Gaël Faye, lauréat du Prix Renaudot 2024, Dominique Célis, ainsi que des survivantes du génocide des Tutsi rwandais et autrices telles que Yolande Mukagasana, Esther Mujawayo et Félicité Lyamukuru.

De nombreuses associations de victimes, établies en RDC, au Rwanda, au Burundi, aux États-Unis, au Canada, en France, en Belgique et même en Papouasie-Nouvelle-Guinée, ont également joint leur voix à cet appel. Sur le plan politique, plusieurs figures influentes, en fonction ou en retraite, soutiennent cette initiative, notamment le professeur Charles Murigande, ancien recteur de l’Université du Rwanda et ancien ministre des Affaires étrangères, ainsi que le sénateur belge Dr. Alain Destexhe.

Un cri d’alarme contre une lecture simpliste du conflit

Les signataires dénoncent une vision réductrice du conflit à l’Est de la RDC, souvent limitée à la question de la fragmentation de l’État et à l’exploitation des ressources naturelles. Ils regrettent que la persécution des Tutsi congolais soit largement ignorée, alors même que certains acteurs politiques congolais alimentent une rhétorique de haine visant leur extermination.

Face à cette menace, ils exhortent les Nations Unies à prendre des mesures immédiates afin d’éviter un génocide similaire à celui des Tutsi rwandais en 1994. Pour y parvenir, ils plaident en faveur d’une analyse approfondie des causes profondes du conflit et d’une approche globale de la crise.

Huit recommandations pour une paix durable

Les signataires proposent huit recommandations clés pour assurer la protection des Tutsi congolais et des autres communautés en danger, tout en œuvrant à une stabilité durable dans la région. Ils insistent sur la nécessité d’une intervention rapide et décisive de la communauté internationale sous l’égide des Nations Unies.

À travers cette lettre, ils rappellent à l’ONU son rôle fondamental dans la prévention des conflits et la protection des populations menacées. Plus que jamais, ils appellent à une mobilisation urgente pour garantir la sécurité et les droits fondamentaux des Tutsi congolais et, plus largement, pour restaurer la paix dans la région des Grands Lacs africains.

Voir la liste des Signataires de la lettre adressée  : Au secrétaire général de l’ONU  

Image d’illustration OXFAM