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JO 2024 : polémique autour des primes versées aux athlètes français

En France, les athlètes français ont droit à des primes à chaque médaille. Mais elles sont cependant imposables et certaines figures emblématiques du sport hexagonal s’en insurgent.

Lors des Jeux olympiques, les primes françaises aux médaillés montent à 80 000 euros (52 millions FCFA) pour l’or, 40 000 euros (26 millions FCFA) pour l’argent et 20 000 euros (13 millions FCFA) pour le bronze, selon le barème établi par le ministère des Sports.

Ces primes qui seront versées avant mi-novembre aux concernés sont cumulables, mais les athlètes sont tenus de les déclarer aux impôts, « une honte » pour David Douillet, champion olympique de judo en 1996 et en 2000. « Quand un athlète touche 80 000 euros, vous savez combien de temps il met pour avoir sa breloque ? Entre dix et quinze ans, et plutôt quinze. Étalez cette somme sur quinze ans et vous verrez ce que ça donne ! », s’est-il insurgé sur l’antenne de nos confrères de RMC.

La ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, rappelle que cette fiscalité existe depuis les Jeux de Londres, en 2012. On comprend en sous-titre que David Douillet ne peut l’ignorer puisqu’il était ministre des Sports dans les mois qui ont précédé les épreuves.

Des athlètes français mieux lotis qu’avant

Ces primes ont augmenté de manière conséquente depuis les Jeux de Tokyo, rappelle la ministre française. L’autre avancée : les athlètes ont été mis dans de meilleures conditions financières, en amont, pour se préparer physiquement pour ces Jeux, assure le manager général de la haute performance à l’Agence nationale du sport. Ce dernier rappelle que pour les Jeux de Rio, il y a huit ans, 40% de la délégation française vivait sous le seuil de pauvreté, « une situation anormale et indigne d’un pays comme la France ».

Cette année, selon Claude Onesta, les médaillables identifiés par les fédérations sportives ont eu la garantie pour préparer ces Jeux d’avoir un seuil de ressources à 40 000 euros bruts annuels. Les athlètes qui n’ont pas joué de premiers rôles, mais qui ont pu être qualifiés parce que la France était organisatrice, « ceux-là ont eu la garantie d’être au-dessus du seuil de pauvreté », assure le patron du haut niveau français.

Un projet de loi pour défiscaliser les primes

La polémique soulevée par David Douillet devrait déboucher sur le dépôt d’un projet de loi sur la défiscalisation des primes. L’ancien président du groupe Les Républicains (LR) Olivier Marleix s’est en effet saisi du sujet. La mesure pourrait profiter à Léon Marchand, champion de natation, qui va toucher 340 000 euros grâce à ses cinq médailles, mais elle pourrait surtout profiter à tous ceux qui n’ont obtenu qu’une seule médaille, et parfois dans un sport qui attire peu de sponsors, comme le canoë-kayak ou le tir à l’arc.

En attendant un changement de loi, des dispositifs existent pour limiter l’imposition sur les primes. Le journal français Le Parisien explique qu’il est possible de réduire la facture. Un athlète peut notamment demander à recevoir ces primes exceptionnelles de manière étalée, sur quatre ans.

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