Sénégal, le règne de la raison, notre pari, notre voeu ( par Abdoulaye Fofana SECK)
Au Sénégal, les vingt-quatre mois écoulés, situés à mi-mandat du Président Macky Sall, ont donné lieu à la constatation de la multiplicité et de la non linéarité des modalités d’expression et de réalité de l’exercice démocratique.
Au cours de cette séquence historique, le laboratoire démocratique sénégalais aura administré une fois de plus sa fécondité légendaire, offrant au monde, des recettes et formules qui rivalisent d’inventivité, de justesse et d’efficacité prophylactique et curative.
Nouveau «projet» en mesure de dépasser le «système», «Gatsa-Gatsa», ici, «deuxième quinquennat», «Ni oui, ni non», «Force restera à la loi» ailleurs, «légitimité de candidature assise sur 2 millions de signatures de pétition» là-bas, «Non au troisième mandat» par çi, « candidat par force» par là, nul dictionnaire ne saurait accueillir cette floraison lexicale produite par un jeu politique trouble qui aura fait douter plus d’un, quant au destin qui attend le pays de la Téranga dans quelques mois, au seuil de 2024. Les violentes manifestations populaires accompagnées de regrettables morts d’hommes, souvent à la fleur de l’âge ont mis à nu l’axiome suivant lequel absence de dialogue, produit la confrontation.
L’exacerbation de celle-ci aura coûté quelques deux dizaines de pertes en vies humaines, de nombreux blessés graves dont certains restent handicapés à vie et occasionné des milliards de dégâts économiques, subséquents aux saccages et folies destructrices des foules en colère mais aussi de dangereux et redoutables spécialistes du vol à l’occasion de troubles sociaux. La justice, régulatrice attitrée de la vie sociale a été souvent mise à contribution et quelques fois prise à partie, à tort et/ou à raison et a payé un lourd tribut en sérénité et en estime populaire, mais n’en a pas moins donné des signaux d’aptitudes à rester décisive lorsque la préservation de l’Etat est en jeu.
Elle aura à démontrer, dans un proche avenir que le Sénégal peut compter sur elle et que les légitimations de listes principales sans listes de suppléants et vice-versa sont des péripéties appelées à ne plus jamais se reproduire.
L’Etat sénégalais soutenu par des forces de défense et de sécurité demeurées, viscéralement républicaines aura mis à contribution les solides ressorts qui soutiennent ce pays, au premier rang desquels, les autorités religieuses et coutumières pour préserver l’essentiel, la paix et la continuité de l’Etat de droit, démocratique et républicain.
Les signaux appelant à l’accalmie venant de pays très liés au Sénégal par des liens multiséculaires, la France en l’occurrence et l’ouverture au dialogue, formulée par le Président Macky Sall à l’occasion de la commémoration du Soixante troisième anniversaire de l’indépendance du Sénégal, sont des indicateurs forts du retour à la raison et possible décrispation du jeu politique au Sénégal.
La retenue observée par l’opposition significative qui a annulé les manifestations du 03 Avril 2023, qu’elle entrevoyait d’organiser, relèvent du même registre et démontre à satiété que la confrontation politique peut faire abstraction d’un radicalisme sans concession pour répondre à une autre rigidité obsessionnelle, toutes deux, génératrices de violences aveugles, de morts d’hommes, de destruction massive de biens et d’angoisse généralisée.
Le génie sénégalais pourra alors continuer à jubiler et caresser le rêve de voir les Lions de la Téranga, champions d’Afrique conserver leur titre en 2024 à la Coupe d’Afrique des Nations de Football qui se jouera en Côte d’Ivoire en pleine compétition électorale au Sénégal.