Le Sénégal traverse une crise d’une ampleur inédite pour la plupart des générations, y compris celles qui ont vécu les périodes troubles de la fin des années 80.

La sortie de crise ne reposera pas sur la désignation d’un responsable. Bien au contraire, cette obstination de vouloir un coupable entrainera une amplification des divisions et nourrira encore plus de violence. Les livres d’histoires s’en chargeront.

Ce qui est impératif et urgent au stade où nous en sommes c’est d’interrompre la spirale de violence immédiatement et sans conditions préalables ni anéantissement du droit.

Aujourd’hui, parmi les 17 millions de sénégalais, un seul détient à travers le mandat que nous lui avons confié, les clés pour rétablir l’ordre, la confiance et la sérénité : il s’agit du Chef de l’Etat.

Ainsi, les citoyens du Sénégal, quelque soit leur appartenance politique et leur confession, s’en remette à vous, Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, gardien de la constitution, chef suprême des armées, garant de la paix civil et de la sécurité des biens et personnes.

Ce n’est pas une supplique car nous n’interrogeons pas votre personne. C’est une demande car nous avons placé en vous notre confiance à travers des élections pour que vous défendiez nos droits, notre sécurité et que vous dirigiez la construction de notre avenir.

Aujourd’hui, tout en usant des égards d’usage que vos hautes fonctions imposent à chaque citoyen s’adressant à vous, nous nous sentons le devoir de fraternité d’apporter notre contribution aux devoirs qui vous incombent et pour lesquels chaque citoyen doit participer.

La crise que nous vivons doit immédiatement être interrompue par un moratoire sur un terme vous permettant d’achever le dialogue que vous avez engagé ainsi que toutes les autres initiatives conduites par des âmes de bonne volonté, parmi lesquelles les religieux, les acteurs de la société civile et d’illustres anonymes bienveillants.

Durant cette phase de moratoire, nous vous recommandons vivement d’user de vos prérogatives de votre influence pour :

1. Interrompre l’exécution de toutes les décisions de justice en rapport avec les acteurs politiques ;

2. La libération définitive ou provisoire de tous les détenus pour des délits de presse ou pour du militantisme politique ;

3. La levée de toutes les restrictions des libertés à l’égard des citoyens ;

4. L’autorisation de toutes les manifestations de l’opposition en les encadrant avec intelligence et avec l’engagement de la responsabilité des organisateurs.

Ces mesures suffiront sans doute à ramener le calme pendant la période du moratoire.

Nous nous engageons à vos côtés et nous nous missionnerons envers toutes les oppositions et les acteurs civils, pour parvenir à ZÉRO violence durant cette période de moratoire.

Nous croyons à la jeunesse de notre pays et nous sommes convaincus qu’elle ne se rebelle que lorsqu’on la prive de toute autre forme d’expression. Nous sommes convaincus qu’elle sait être au rendez vous de la responsabilité et nous vous invitons à partager cette conviction avec nous.

Notre appel n’interpelle pas l’opposition car elle est faite de militants alors que votre charge vous impose une bienveillance envers tous les sénégalais,, vos partisans comme vos opposants.

C’est pour cela que voulons avoir un discours tranché uniquement destiné au Président de la République, pris es qualité.

Recevez l’expression de notre très haute considération et de notre profond respect. Considérez-nous comme votre armée de la paix.