Les probables candidats Macky Sall, Karim Wade, Khalifa Sall et Ousmane Sonko hors course pour la présidentielle de février 2024. C’est un scénario possible. Tous ces quatre leaders politiques susmentionnés pourraient être sur la touche. Un tel cas de figure verrait pouvoir et opposition dite significative obligés de trouver en leur sein des candidats de substitution, capables de remporter cette élection à plusieurs équations aux enjeux multiples.

Qui seront candidats à la prochaine élection présidentielle au Sénégal prévue au mois de février 2024 ? Mystère et boule de gomme . Entre le forcing annoncé et/ou presque validé du Président sortant, Macky Sall en quête d’une 3ème candidature qu’il a juridiquement validée lui-même, mais qu’il peine à faire passer moralement ; Khalifa Ababacar Sall et Karim Wade dont un recouvrement d’éligibilité semble dépendre de la volonté du Chef de l’Etat, qui l’agite quand il veut et comme il veut selon ses intérêts de l’heure, en passant par Ousmane Sonko, empêtré  dans l’affaire Sweet beauty et Prodac, avec de multiples rebondissements donnant du tournis même au temple de Thémis, le Sénégal a fini par s’installer dans une situation inédite à une  année de la présidentielle de 2024.

« L’Histoire ne se répète pas, elle bégaie ». Cette célèbre maxime qu’on attribue à Karl Marx, s’applique à merveille au Sénégal. Plus de dix ans après la candidature contestée et contestable de Me Abdoulaye Wade qui a coûté la vie à plus d’une dizaine de sénégalais, l’histoire est en passe de se répéter. Son successeur, Macky Sall, même s’il s’emmure dans son «  ni oui, ni non », pose des actes allant dans le sens de vouloir briguer un 3ème mandat plein d’incertitudes. Pour l’heure, il a réussi à installer le débat et dans les médias et au sein de la classe politique (pouvoir et opposition).  

La plupart de ses souteneurs, sont en train de tourner casaque pour défendre une candidature de Macky Sall pour un 3ème mandat. Idrissa Seck qui entretient un mystère est dans un silence bruissant de paroles. Lors du récent déplacement du Président Macky Sall à Thiès, il a usé subtilement de paraboles pour se démarquer d’une probable candidature en 2024 de l’actuel Chef de l’Etat. Quant aux autres alliés (Ps, Pit, Ld, Afp…), ils semblent s’asseoir sur leurs principes et valeurs qui jadis faisaient la force de leur formation politique. Ils ont tous donné carte blanche à Macky Sall pour qu’il apprécie l’opportunité de se porter candidat ou pas en 2024.

Khalifa Ababacar Sall et Karim Wade courent toujours derrière leur éligibilité, depuis leur condamnation respectivement dans l’affaire de la caisse d’avance et par la cour de l’enrichissement illicite. Depuis lors, ils sont privés de leurs droits civiques. De temps à autre, le Chef de l’Etat agite une loi d’amnistie pour les tirer d’affaire. Mais aussitôt après le débat se dégonfle et l’espoir s’effondre. De son exil doré au Qatar, Karim Wade commande ses troupes en attendant son retour au bercail. Quant à Khalifa Sall, il a fini par comprendre que seule la lutte libère. D’où cette alliance fort bénéfique avec Ousmane Sonko, le leader de l’opposition le plus en vue.

Si le leader de Pastef/Les patriotes a déclaré déjà sa candidature à la présidentielle de février 2024, il pourrait être rattrapé par l’affaire dite de Sweet beauty et de Prodac. En cas de procès ayant débouché sur sa condamnation, il sera lui aussi éliminé de la course à la présidentielle. Toutefois, s’il s’en sort blanchi, il sera difficile de l’empêcher de s’installer sur le fauteuil présidentiel en 2024. La popularité de Ousmane Sonko et sa façon de s’opposer posent  de réels soucis au régime en place.

Voilà autant d’équations à mille inconnues, auxquelles le Sénégal est confronté en perspective de cette élection présidentielle de 2024 à multiples enjeux. Une totale incertitude plane sur ces candidatures qui plongent les observateurs dans une forêts de points d’interrogation.

Ibrahima NDIAYE